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    Ce trek d'une semaine au sud d'Essaouira m'a permis de découvrir la côte sauvage et isolée de la façade Atlantique du Maroc, ainsi que tous les charmes de l'ancienne Mogador et de Marrakech. Cette côte n'est accessible qu'à pied, soit par les sentiers côtiers, soit par des pistes qui relient les villages de pêcheurs à la civilisation. Nous avons découvert au rythme de nos propres pas, cadencés par la démarche chaloupée de nos dromadaires, les plages de sable, les falaises, les dunes et les plateaux dominant l'Atlantique. Le séjour s'est terminé par la visite des villes d'Essaouira, puis de Marrakech.

     

     

    Le 3 mai

    Nous sommes arrivés la veille au soir à Marrakech et avons passé la nuit à l'hôtel Hicham. Nous retrouvons notre guide Ahmed et quittons la ville rouge en voiture en direction de l'ouest. Nous traversons les faubourgs de la ville impériale qui ne cesse de s'étendre, elle abrite désormais près de 1,5 millions d'habitants. Nous faisons une pause dans le village de Smimou pour le déjeuner, un tajine pris dans un petit restaurant local.

     

    La route devient ensuite plus sinueuse et les arganiers sont très présents sur les bords de la route, ainsi que les coopératives et vendeurs d'huile d'argan. Nous apercevons également les chèvres qui se délectent des fruits, allant jusqu'à grimper dans les arbres (parfois aidées par les bergers qui veulent nous arrêter pour une photo...). Nous arrivons enfin en vue de l'océan. Nous sommes près du village de Tamri et nous installons notre bivouac sur la falaise. Les 4 dromadaires qui porteront nos bagages sont aussi là, ainsi que leurs 2 chameliers. Je profite de la fin d'après-midi pour aller me promener sur la plage et près du lagon situé à l'embouchure d'un oued près de notre campement, avant d'admirer le premier coucher de soleil. Nous dinons d'un très bon tajine préparé par notre excellent cuisinier Mohammed.

     

     

    Le 4 mai

    Comme tous les jours durant ce trek, nous nous levons tôt afin de démonter le camp et prendre le petit déjeuner. Les couleurs sont magnifiques sur les falaises au soleil levant. Les dromadaires sont chargés, mais ne suivent pas le même chemin que nous, nous les retrouverons le soir au bivouac. Un vol de flamants roses tente de se poser sur le lagon, puis repart en mer.

     

    Nous débutons la marche en direction du petit port de Tildi. La côte est assez découpée et la houle est présente malgré la faiblesse du vent, créant des rouleaux. Des pêcheurs à la ligne viennent ici tenter d'assurer leur subsistance et vivent dans des conditions difficiles sur les falaises dans des abris de fortune. Nous voyons aussi en mer les petites barques bleues d'autres pêcheurs.

     

    L'autre intérêt de cette partie de la côte est, pour moi qui m'intéresse aux oiseaux, la présence d'une espèce très rare, l'ibis chauve. Il n'en subsiste que quelques centaines d'individus répartis principalement sur 2 sites au Maroc (Tamri et Oued Massa). On trouve également de petites colonies en Turquie et en Syrie. J'observe plusieurs de ces oiseaux en vol et sur la falaise où ils ont élu domicile. Nos observons également quelques lézards, la végétation est encore bien verte et de nombreuses plantes sont en fleur.

     

    Nous poursuivons la balade dans une zone plus sableuse et franchissons quelques dunes. En début d'après-midi, nous arrivons à Tildi, un tout petit village de pêcheurs et d'agriculteurs, qui sont occupés à ramasser le foin. Une grande plage de sable est située au pied de falaises imposantes. L'océan n'est pas très chaud en cette saison et la baignade se limite à un bain de pieds.

     

     

    Le 5 mai

    Nous démontons le camp et quittons Tildi en poursuivant notre route vers le nord. Aujourd'hui, nous débutons la marche le long de l'océan au pied des falaises. Nous marchons tantôt sur des plages de sable ou de galets, tantôt sur les rochers. Au loin, nous apercevons la pointe d'Imsouane et son port. L'érosion a sculpté les rochers qui nous surplombent en leur donnant des formes étonnantes.

     

    Nous arrivons à Imsouane pour y prendre le thé à la menthe. Ce joli port de pêche est situé à l'extrémité d'une pointe qui s'avance dans l'océan. De nombreuses barques de pêche bleues sont agglutinées dans le petit port. C'est l'heure de la criée et nous pouvons voir le produit de la pêche; congres, murènes et de nombreux autres espèces que je ne connais pas. Imsouane est aussi un spot pour les surfers, nous en voyons quelques-uns en train d'attendre la vague mais les rouleaux ne sont pas très gros ce jour.

     

    Nous reprenons le chemin et montons au sommet de la falaise pour y pique-niquer. Après la sieste, il nous reste à redescendre sur la route sur un sentier au milieu de la garrigue. Nous arrivons en milieu d'après-midi près du village de Tillilt et plantons nos tentes dans un jardin près de la maison forestière. Nous sommes un peu en retrait de la côte et la végétation est ici assez fournie, probablement grace à une source qui descend des collines voisines.

     

     

    Le 6 mai

    Ce matin, nous nous réveillons dans la brume, des nuages bas ont envahis la côte. Nous débutons notre balade du jour en descendant vers le bord de l'océan. Après avoir longé un petit canyon, nous arrivons dans une zone de landes avec une végétation rase. Nous passons parfois sur de petites plages de sable qui alternent avec des côtes aux rochers très découpés par l'érosion.

     

    La brume se dissipe petit à petit et nous arrivons près du petit port d'Imouser où nous retrouvons nos dromadaires et pique-niquons. La végétation est de nouveau plus dense et constituée d'euphorbes.

     

    Après la sieste sous le soleil revenu, nous repartons avec nos dromadaires. pour la première fois, nous croisons quelques villageois et leurs troupeaux de dromadaires. Les bousiers, ces coléoptères coprophages, trouvent à leur goût les crottes de ces camélidés.

     

    Nous terminons notre marche en arrivant au port d'Timzguida Ouftass et installons le bivouac sur la falaise qui domine la magnifique plage. Après une balade sur le sable les pieds dans l'eau, nous profitons du beau coucher de soleil.

     

     

    Le 7 mai

    Nous entamons notre dernière matinée de trek. Il s'agit de remonter la falaise pour rejoindre la route où nous attend le minibus. Il nous faudra 1h30 pour cela, en marchant sous le soleil au milieu des arganiers, avec un belle vue sur la grande plage. Nous quittons là nos chameliers et leurs bêtes et prenons la route vers Essaouira.

     

    Comme à l'aller, nous faisons une pause pour déjeuner dans la petite ville de Smimou. Puis, nous terminons la route en direction de la ville blanche, Essaouira où nous arrivons en début d'après-midi.

     

    Après nous être installés à l'hôtel et avoir trouvé une bière raffraîchissante, nous débutons la visite par le port de pêche. Il y règne une activité constante, au rythme des retours de bateaux, du débarquement de la pêche et de sa vente à même le quai. Les barques bleues et les plus gros bateaux sont nombreux et en rangs serrés dans ce petit port. Une multitude de goélands vient se régaler des invendus, voire piquer directement dans les caisses de poisson à peine débarquées. Une balade sur la jetée permet de bénéficier d'une très belle vue sur les remparts et les îles de Magador situées à quelques encablures.

     

    Nous poursuivons par une balade sur les remparts qui donnent à Essaouira un petit air de Saint-Malo. Ces murailles furent construites au cours du 18ème siècle selon la décision du sultan Mohammed ben Abdellah. Le monarque fit appel en 1764 au français Théodore Cornut qui est alors chargé de la construction. Seule une partie des remparts est accessible, des canons espagnols y sont alignés face à l'océan. On termine la balade dans une tour ronde qui permet de voir l'océan, la Médina et le port au travers des créneaux.

     

    Nous descendons ensuite dans la Médina, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001. Plusieurs portes permettent d'entrer dans le coeur de l'ancienne Mogador. Le Médina abrite un certain nombre de maisons de consuls, d’une richesse architecturale et décorative importante inspiré à la fois du style de construction européen et marocain, demeures privées (Riads) attestant du goût raffiné de leurs constructeurs et dont la majorité conserve toujours leur aspect traditionnel originel. Il est très agréable d'y déambuler et de se perdre dans les ruelles étroites. On y trouve quantité de boutiques d'artisanat, d'excellentes patisseries, et autres vendeurs de fruits, légumes, viandes, poissons...

     

    Nous terminons la journée par un repas de poisson grillé dans un petit restaurant à côté du port et après une dernière balade dans la Médina, passons la nuit à l'hôtel Beau Rivage.

     

     

    Le 8 mai

    Après une dernière balade matinale dans l'ancienne Mogador, nous quittons l'océan et faisons route vers l'est en direction de Marrakech. La route est en cours d'élargissement et les nombreuses zones de travaux nous ralentissent et nous n'arrivons dans la ville rouge qu'en fin de matinée. Nous nous installons à l'hôtel Hicham.

     

    Nous n'avons qu'une après-midi de visite et nous décidons de commencer par le jardin Majorelle où nous espérons trouver un peu de fraicheur. Ce jardin botanique a été creé par le peintre français Jacques Majorelle (1886-1962). En 1919, il s'installe dans la médina de Marrakech (alors sous protectorat français) dont il tombe amoureux. En 1922 il achète une palmeraie en bordure de celle de Marrakech et en 1931, il fait construire par l'architecte Paul Sinoir sa villa style Art déco d’une étonnante modernité, inspirée de Le Corbusier et du Palais de la Bahia de Marrakech. Il y aménage son habitation principale au premier étage et un vaste atelier d'artiste au rez-de-chaussée pour peindre ses immenses décors.

     

    Amoureux de botanique, il crée son jardin botanique autour de sa villa, structuré autour d'un long bassin central, avec plusieurs ambiances variées, planté d'une végétation luxuriante. Ce jardin est une œuvre d'art vivante en mouvement, composé de plantes exotiques et d'espèces rares qu'il rapporte de ses voyages dans le monde entier : cactus, yuccas, nénuphars, nymphéas, jasmins, bougainvillées, palmiers, bananiers, bambous ... et orné de fontaines, bassins, jets d'eau, jarres en céramique, allées, pergolas... Suite à un accident de voiture, Majorelle est rapatrié à Paris où il disparaît en 1962. Le jardin est alors laissé à l'abandon. En 1980, Yves Saint-Laurent et son compagnon Pierre Bergé fondent « l'Association pour la Sauvegarde et le Rayonnement du Jardin Majorelle », rachètent la villa atelier et le jardin qu'ils font restaurer et développer dans l'esprit de l'auteur des lieux en faisant passer le nombre d'espèces du jardin de 135 à plus de 300. Décédé le 1er Juin 2008, Yves St Laurent a faire déposer ses cendres et il y repose. Aujourd'hui, le jardin entretenu par 20 jardiniers est devenu une des plus importantes attractions touristiques de Marrakech.

     

    A la sortie, l'un des nombreux taxis nous aborde et nous propose de nous emmener vers la Médina. Nous y allons et visitons les tombeaux Saadiens. Ils datent de l'époque du grand sultan Ahmed al-Mansur Saadi (1578-1603). Ces tombeaux ne furent découverts que vers 1917, puis restaurés par le service des Beaux-arts. Ils ne cessent, depuis, d'impressionner les visiteurs par la beauté de leur décoration. Le mausolée abrite les corps d'une soixantaine de Saadiens, dont Al-Mansour, ses successeurs et sa famille. L'édifice est composé de trois salles. Le mausolée le plus prestigieux est la salle des douze colonnes. Cette salle abrite la tombe du sultan fils Ahmed El Mansour. Sa coupole en bois de cèdre ouvragé, et les stucs sont finement travaillés, les sépultures y sont en marbre de Carrare d'Italie. À l'extérieur, se trouvent les tombes des soldats et serviteurs et un jardin de la nécropole.

     

    Nous prenons ensuite la direction de la place Jemaa El Fna. Cette place est située à côté de la mosquée Koutoubia. Ce haut-lieu touristique attire sans cesse plus d'un million de visiteurs venus pour assister aux spectacles animés par les charmeurs de serpents, les dresseurs de singes, les conteurs, les musiciens et d’autres artistes populaires (jeux, dessin au henné, etc...) du début de soirée jusqu'à l'appel de la prière de l'aube. A côté se trouve le labyrinthe coloré des souks aussi très courus par les touristes, également par les locaux. Nous y passons 2 heures avant d'aller diner sur un des nombreux stands au milieu de la place. Attention à l'arnaque, on nous a présenté une facture de plus de 100 dinars supérieure à la réalité !!! Une dernière balade digestive nous permet de rentrer à l'hôtel pour notre dernière nuit au Maroc avant de prendre l'avion le lendemain midi.