Ce voyage de 2 semaines dans l'ouest du Kenya a été entièrement consacré à l'observation des animaux. Pour cela, plusieurs parcs nationaux ont été visités : Mont Kenya, Forêt de Kakamega, Hell's Gate, Nakuru ainsi que les réserves nationales de Masai Mara, lac Bogoria et une réserve privée : Solio Ranch. Pour les oiseaux, j'ai utilisé le guide d'identification suivant : Field guide to the birds of east Africa de Terry Stevenson et John Fanshawe (éditions T & AD Poyser). Pour les mammifères, j'ai eu recours au Guide des mammifères d'Afrique de Jonathan Kingdon (éditions Delachaux et Niestlé).
Le 20 février
Nous débutons le circuit à Nairobi, la capitale où nous sommes arrivés la veille. Le petit-déjeuner sur la terrasse de l'hôtel nous permet les premières observations d'oiseaux. Les Corbeau pie (Corvus albus) et les Milan noir (Milvus migrans) sont nombreux dans le ciel. Quelques Héron mélanocéphale (Ardea melanocephala) passent également en vol. Bergeronnette pie (Motacilla aguimp) et Moineau domestique (Passer domesticus) sont aussi observés.
Il est temps de prendere la route et nous quittons Nairobi en direction du nord. Nous faisons un premier arrêt dans la ville de Thika et plus particulièrement dans les jardins du Blue Post Hotel. Dès le parking, nous notons les premiers oiseaux, Coliou rayé (Colius striatus), Mahali à sourcils blancs (Plocepasser mahali), Tisserin baglafecht (Ploceus baglafecht).
Nous entrons dans les jardins fleuris et situés entre deux jolies chutes d'eau. De nouvelles espèces d'oiseaux sont observées, Gobemouche de Fischer (Dioptrornis fischeri), Bulbul tricolore (Pycnonotus tricolor), Amarante du Sénégal (Lagonosticta senegala), Cordonbleu à joues rouges (Uraeginthus bengalus), Colombar à front nu (Treron calvus).
Dans les arbres se trouvent également des singes de Sykes, qui nous observent autant que nous les observons.
Je jette un dernier coup d'oeil dans les buissons qui entourent le parking, qui se révèle l'endroit le plus intéressant. J'y trouve un Barbican funèbre (Tricholaema lacrymosa), un Souimanga à collier (Hedydipna collaris), un Souimanga du Kilimandjaro (Cinnyris mediocris) et un Souimanga à poitrine rouge (Chalcomitra senegalensis). Une Tourterelle du Cap (Streptopelia capicola) est également posée sur le fil électrique.
Nous reprenons la route et pendant le trajet, je note des Héron gardeboeufs (Bubulcus ibis), Choucador superbe (Lamprotornis superbus), Pie-grièche fiscale (Lanius collaris), Pigeon roussard (Columba guinea), des espèces communes qui seront vues quasiment tous les jours. En traversant un village, des Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) nichent dans les arbres au bord de la route principale.
Nous nous approchons du Mont Kenya, le point culminant du pays du haut de ses 5199 m d'altitude. Ce volcan, né il y a environ 3 millions d'années a été recouvert pendant des millénaires par une importante calotte glaciaire qui a fortement érodé ses pentes et lui a donné son relief particulier. Une zone de 715 km2 autour du sommet est protégée par le parc national du Mont Kenya, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous entamons la montée sur une petite route qui serpente dans la forêt. Nous faisons une pause à la porte d'entrée du parc au dessus de laquelle chassent de nombreux martinets et hirondelles. J'identifie Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum), Hirondelle isabelline (Ptyonoprogne fuligula) et Martinet marbré (Tachymarptis aequatorialis). Nous arrivons à notre hébergement, le Serena Mountain Lodge, grand bâtiment de bois situé au coeur de la forêt à 2195 m d'altitude.
Ici, le principal attrait est le plan d'eau sur lequel donnent les chambres. A notre arrivée s'y trouvent des buffles d'Afrique, des guibs harnachés et des cobes Defassa.
Côté oiseaux, un Héron mélanocéphale (Ardea melanocephala) occupe la petite roselière et une famille d'Ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiaca) se nourrit dans l'herbe. Des Piqueboeuf à bec rouge (Buphagus erythrorhynchus) viennent picorer les parasites sur le dos des mammifères. Je note également des Serin strié (Serinus striolatus) et une Bergeronnette à longue queue (Motacilla clara).
Dans l'après-midi, nous partons pour un "Nature Walk" dans la forêt. Nous partons avec un guide et sommes escortés par deux gardes armés, éléphants et buffles pouvant croiser notre chemin. Cette balade se révèle très chère (20 $) et peu intéressante pour qui espère observer les animaux dans la forêt, qui est ici très dense. Nous apercevons quelques cobes, mais surtout un suni, une des plus petites antilopes d'Afrique, seul point positif de cette promenade. Ce que nous decouvrons à notre retour au lodge nous conforte dans l'idée que cette balade était vraiment inutile. Un troupeau d'une vingtaine d'éléphant est en train de s'abreuver au point d'eau.
Le jour se termine et de nouvelles espèces d'oiseaux font leur apparition, des Pigeon de Delegorgue (Columba delegorguei) viennent se nourrir au sol. Un couple de Perroquet à calotte rouge (Poicephalus gulielmi) passe en vol. Une dizaine de Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus) se regroupent au bord de l'étang et surtout, 2 Canard noirâtre (Anas sparsa) viennent se poser sur l'eau au crépuscule. Le point d'eau est éclairé la nuit et nous permet de voir une mangouste à queue blanche. Un morceau de viande a été placé sur un nourrissoir à quelques mètres de notre balcon et au retour du diner, nous y trouvons une genette panthère en plein repas. En fait, elle sont au moins deux à se relayer sur la plateforme. Une observation, certes assez artificielle, mais néanmoins très intéressante de ce carnivore nocturne. Je reste ensuite sur le balcon pour espèrer voir sortir du bois d'autres mammifères et je suis récompensé par le passage d'une hyène tachetée.
Le 21 février
A notre lever, un petit coup d'oeil par la fenêtre nous permet de voir des guibs harnachés et des buffles au point d'eau. Côté oiseau, pas de nouveauté marquante, quelques Perroquet à calotte rouge (Poicephalus gulielmi) passent en vol, dernière observation de cette esèce pour le voyage comme celle des Pigeon de Delegorgue (Columba delegorguei). Je peux photographier Bergeronnette à longue queue (Motacilla clara) et Ibis hagedash (Bostrychia hagedash).
Nous quittons le lodge et prenons une petite piste dans le parc du Mont Kenya, espèrant observer quelques animaux. Nous ne verrons qu'un guib harnaché. Sur les fils électriques se pose un groupe de Guêpier d'Europe (Merops apiaster). Ils chassent les insectes en compagnie d'Hirondelle rustique (Hirundo rustica) et de Martinet des maisons (Apus affinis). Nous redescendons ensuite les pente du Mont Kenya pour rejoindre le village de Naro Moru proche de là. En route, je note 2 nouvelles espèces, la Corneille du Cap (Corvus capensis) et le Choucador à oreillons bleus (Lamprotornis chalybaeus). Nous nous installons en fin de matinée au Naro Moru River Lodge. Notre cottage est situé dans un magnifique jardin fleuri, proche d'une rivière et d'une zone boisée. Le tout avec vue sur le Mont Kenya.
Ce lieu enchanteur est propoce à l'observation des oiseaux et ce sera notre principale activité de cette fin de matinée et de l'après-midi. Les fleurs attirent de nombreuses espèces de souimangas parmi lesquels Souimanga à tête verte (Cyanomitra verticalis), Souimanga bronzé (Nectarinia kilimensis), Souimanga de Preuss (Cinnyris reichenowi), Souimanga à ailes dorées (Drepanorhynchus reichenowi) et Souimanga tacazze (Nectarinia tacazze).
Dans les arbres, nous apercevons un magnifique oiseau, le Touraco de Hartlaub (Tauraco hartlaubi). Nous en voyons plusieurs, mais toujours au travers des feuilles et jamais à découvert. D'autres oiseaux colorés fréqentent la zone boisée, comme le Tchitrec d'Afrique (Terpsiphone viridis), le Loriot masqué (Oriolus larvatus), l'Echenilleur pourpré (Campephaga quiscalina) dont je peux observer une femelle ou le petit Pririt molitor (Batis molitor).
Les Gobemouche sombre (Muscicapa adusta) et Gobemouche de Fischer (Dioptrornis fischeri) sont nombreux et très peu farouches. J'aperçois également une femelle d'Anaplecte écarlate (Anaplectes rubriceps), un Gonolek d'Abyssinie (Laniarius aethiopicus), 2 Barbion à croupion jaune (Pogoniulus bilineatus) très remuants, le discret Camaroptère à tête grise (Camaroptera brachyura), quelques Mésange à ventre blanc (Parus albiventris).
Des mangeoires ont été installées et j'y trouve, mangeant des morceaux de pomme de terre, Cordonbleu à joues rouges (Uraeginthus bengalus), Bulbul à moustaches jaunes (Andropadus latirostris), Tisserin baglafecht (Ploceus baglafecht) et même Bergeronnette pie (Motacilla aguimp).
Plus près du sol, j'observe Cossyphe de Heuglin (Cossypha heuglini), Merle olivâtre (Turdus olivaceus), Capucin à dos brun (Spermestes nigriceps) et Cratérope rubigineux (Turdoides rubiginosa). Un Aigle huppard (Lophaetus occipitalis) vient se poser sur un poteau, mais à contre jour !! Des Ibis hagedash (Bostrychia hagedash) nous font entendre leur cri nasillard.
Notons enfin quelques Guêpier montagnard (Merops oreobates), des Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus), quelques Moineau roux (Passer rufocinctus), les habituels Pie-grièche fiscale (Lanius collaris), Bulbul tricolore (Pycnonotus tricolor), Pigeon roussard (Columba guinea) et Tourterelle du Cap (Streptopelia capicola).
Deux nouvelles espèces de mammifères sont aussi observées. Tout d'abord, un daman des arbres avec lequel je joue à cache-cache à travers les branches et feuilles des arbres. Puis un groupe de colobes guéréza, de grands singes aux longs poils noirs et blancs.
Le 22 février
Une dernière balade matinale dans les jardins du lodge nous permet de trouver de nouvelles espèces et de prendre quelques photos dans la jolie lumière du jour qui se lève. Je commence par un Elanion blac (Elanus caeruleus) posé sur un fil électrique, puis une Ombrette africaine (Scopus umbretta) passe en vol. Des Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) sont posés au sommet d'un conifère. Les Souimanga bronzé (Nectarinia kilimensis) et Souimanga tacazze (Nectarinia tacazze) sont déjà en train de butiner.
Plus loin un callistemon et ses drôles de fleurs en forme de goupillon attire de nombreux oiseaux; Tisserin à lunettes (Ploceus ocularis), Cordonbleu violacé (Granatina ianthinogaster), Gobemouche de Fischer (Dioptrornis fischeri) et Tchagra à tête brune (Tchagra australis).
Enfin, je note une Tourterelle à collier (Streptopelia semitorquata), un Serin soufré (Serinus sulphuratus), un Combassou du Sénégal (Vidua chalybeata), un Colombar à front nu (Treron calvus), joli pigeon vert aux yeux bleus et un Cossyphe de Heuglin (Cossypha heuglini).
Nous quittons ensuite Naro Moru pour aller visiter une réserve privée, Solio Ranch. Ce parc de plus de 7000 hectares a été créé en grande partie pour la sauvegarde des rhinocéros, mais il permet de voir de nombreux autres mammifères et oiseaux comme nous allons le découvrir. Méconnu, il est peu fréquenté et nous serons presque les seuls à en profiter aujourd'hui. Les observations débutent dès l'entrée puisque un Gymnogène d'Afrique (Polyboroides typus) vient se poser au dessus de nous alors que nous payons nos tickets. Dans les arbres voisins, je note plusieurs Irrisor namaquois (Rhinopomastus cyanomelas).
Nous commençons le game drivedans une zone de savanne sèche où paturent zèbres de plaine, oryx beisa et gazelles de Thomson. Mais nous ne tardons pas à apercevoir le premier rhinocéros blanc à l'ombre d'un acacia. Il est accompagné d'un Héron gardeboeufs (Bubulcus ibis) et de Bergeronnette printanière (Motacilla flava). Quelques buffles sont également présents. Des Piqueboeuf à bec rouge (Buphagus erythrorhynchus) seront aussi régulièrement vus sur les grands mammifères.
Nous continuons dans une partie plus boisée le long d'un petit cours d'eau entouré de papyrus géants. En fond, le Mont Kenya est bien visible ce matin. Ici, les mammifères les plus représentés sont l'impala et le cobe Defassa. Un éland du Cap solitaire est aussi observé.
Dans un petit trou d'eau, nous trouvons deux rongeurs similaires à nos ragondins, ce sont des grands aulacodes. Ils sont accompagnés par une famille d'Ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiaca) et un Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus). Plus loin, ce sont des Grue royale (Balearica regulorum) qui promènent leur poussin. Une Buse variable (Buteo buteo) est posé sur un arbre au dessus de nous. Un Drongo brillant (Dicrurus adsimilis) chasse les insectes. Nous observons aussi les premiers Rollier à longs brins (Coracias caudatus) du voyage.
Nous repartons dans la plaine où nous pouvons voir les premières girafes. Ici, elles appartiennent à la sous-espèce reticulata (girafe réticulée).
Nous pouvons ensuite observer à loisir de nouveaux rhinocéros blancs, certains en groupe de 4 ou 5, également un jeune accompagnant sa mère. Même si nous sommes dans un parc entièrement cloturé, c'est un privilège rare de pouvoir observer dans d'aussi bonnes conditions ces animaux.
De nombreux oiseaux sont aussi présents dans la plaine. Des Pintade de Numidie (Numida meleagris) sont en compagnie de Francolin à cou jaune (Pternistis leucoscepus). Trois espèces de vanneaux sont notées, le Vanneau armé (Vanellus armatus), le Vanneau couronné (Vanellus coronatus) et un Vanneau terne (Vanellus lugubris).
Parmi les plus petits, les Traquet brun (Myrmecocichla aethiops) sont bien visibles, toujours perchés sur une pierre ou un arbuste. Les Traquet isabelle (Oenanthe isabellina) sont plus discrets et plus mimétiques. Quelques Alouette cendrille (Calandrella cinerea) les accompagnent. Deux jolies Sentinelle à gorge jaune (Macronyx croceus) sont également observées.
Nous redescendons vers les zones humides. Sur des petites mares se trouvent des Canard à bec jaune (Anas undulata), Gallinule poule-d'eau (Gallinula chloropus), un Gravelot à triple collier (Charadrius tricollaris) et quelques grands échassiers, Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus), Spatule d'Afrique (Platalea alba), Tantale ibis (Mycteria ibis).
Dans cette zone, outre les nombreux impalas et cobes defassa, nous trouvons une mangouste rouge et deux espèces de singes, le babouin olive et le vervet.
Une nouvelle incursion dans une zone de plaine nous offre une jolie photo d'un Elanion blac (Elanus caeruleus) qui vient faire son vol sur place juste au dessus du minibus. Les autres rapaces vus durant cette journée sont l'Aigle huppard (Lophaetus occipitalis), la Buse augure (Buteo augur) et le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus). Trois Outarde du Sénégal (Eupodotis senegalensis) et un Serpentaire (Sagittarius serpentarius) sont également présents. Des Guêpier de Perse (Merops persicus) et Guêpier nain (Merops pusillus) nous offrent de jolies touches de couleurs. Des Martinet à ventre blanc (Tachymarptis melba) chassent les insectes accompagnés de nombreuses Hirondelle rustique (Hirundo rustica).
En fin d'après-midi, alors que le nuages s'amoncèlent au dessus du Mont Kenya, nous pouvons observer des chacals à chabraque déambuler tranquillement dans la savane.
Alors que nous observons les derniers rhinocéros, dont 2 noirs, buffles, oryx et girafes, il est temps de sortir de la réserve mais nous avons peine à retrouver la sortie. Une Huppe d'Afrique (Upupa africana) posée sur la piste nous oblige à un arrêt. De nombreux Francolin huppé (Dendroperdix sephaena) s'envolent à notre approche. Nous trouvons enfin la porte et regagnons la ville de Nyeri où nous passons la nuit à l'hôtel Ibis (à éviter, très bruyant et aux chambres minuscules).
Le 23 février
Nous quittons sans regrets Nyeri à l'heure où les enfants prennent le chemin de l'école. En route, nous allons plusieurs fois franchir l'équateur. Dans quasiment chaque village traversé, un panneau marque avec plus ou moins d'exactitude le passage dans l'autre hémisphère. Nous faisons un arrêt pour voir les chutes de Thomson Falls, situées près du village de Nyahururu. Cette cascade de 74 m de hauteur est située sur la rivière Ewaso Narok. Elle porte le nom d'un naturaliste et géologue écossais qui fut le premier européen à les atteindre en 1883. Nous sommes ici sur les hauts plateaux à 2360 m d'altitude. Il est possible de descendre au pied des chutes par un petit chemin. Des Hirondelle hérissée (Psalidoprocne pristoptera) et Hirondelle isabelline (Ptyonoprogne fuligula) survolent la cascade.
Nous reprenons la route et arivons à un point de vue sur la vallée du Rift. Du haut de l'escarpement, nous avons un superbe panorama sur les villages et les cultures qui forment de jolies mosaïque au fond de la vallée. Nous descendons en direction du village de Subukia et plus particulièrement de Muringa Farm, notre hébergement du jour. Cette propriété a appartenu à Mama Daktari (Maman Docteur en Swahili), de son vrai nom, Anne Spoerry, une alsacienne qui avait choisi de porter la médecine dans les tribus reculées d'Afrique de l'est après la seconde guerre mondiale. La ferme a été reprise par un couple de français qui l'ont transformée en hébergement dans une optique d'éco-tourisme. Elle comporte 6 petites cases alimentées par des panneaux solaires, les douches sont chauffées au bois. La salle de restaurant est magnifiquement située au bord d'un petit étang.
C'est sur ce petit plan d'eau que nous faisons nos premières observations. Quelques couples de Héron mélanocéphale (Ardea melanocephala) ont installé leurs nids dans un grand arbre, les juvéniles sont déjà grands et harcèlent les adultes qui viennent les nourrir. Un Héron cendré (Ardea cinerea) solitaire les accompagne. Un Anhinga d'Afrique (Anhinga rufa) est posé près de l'eau.
Un Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) solitaire pêche sur l'étang. Un Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) est aussi noté. Quelques Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) fréqentent aussi l'arbre des hérons. Trois Râle à bec jaune (Amaurornis flavirostra) seront vus dans la végétation bordant le plan d'eau. Un petit Martin-pêcheur huppé (Alcedo cristata) fait des allers-retours entre les différents arbustes sur les rives.
Le reste de la propriété, comportant une partie de forêt et quelques prairies, est aussi très intéressant pour l'observation des oiseaux. Je peux photographier un mâle de Tourtelette tambourette (Turtur tympanistria), de jolis Serin à diadème (Serinus frontalis) se nourrissant de graines de chardon, un magnifique mâle nuptial d'Anaplecte écarlate (Anaplectes rubriceps), un Pic goertan (Dendropicos goertae) très affairé dans sa recherche de nourriture.
Nous pouvons également observer 3 autres espèces de tisserins, plusieurs Tisserin baglafecht (Ploceus baglafecht), un Tisserin à dos d'or (Ploceus jacksoni) et des Amblyospize à front blanc (Amblyospiza albifrons) au bec énorme, uniquement des femelles.
Notons enfin un groupe d'Amarante du Sénégal (Lagonosticta senegala) et de Cordonbleu à joues rouges (Uraeginthus bengalus) près des bâtiments de la ferme, un Gobemouche argenté (Empidornis semipartitus) et un Gobemouche sombre (Muscicapa adusta). Un groupe de 3 Calao à joues argent (Bycanistes brevis) fait une brève halte au sommet d'un grand arbre. Plus bas, je trouve un Cossyphe du Cap (Cossypha caffra) et 2 Merle olivâtre (Turdus olivaceus). Un Petit Indicateur (Indicator minor), un Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) et un Souimanga à collier (Hedydipna collaris) closent la liste des nouveautés du jour. Enfin, la plus belle observation a lieu en toute fin d'après-midi autour du petit plan d'eau où nous trouvons un groupe de Guêpier montagnard (Merops oreobates) serrés les uns contre les autres pour passer la nuit.
Le 24 février
Je me rends au bord de l'étang dès le lever du soleil pour y trouver de nombreux Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) sur l'arbre des hérons où ils ont passé la nuit. J'observe aussi 3 Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), plusieurs Ombrette africaine (Scopus umbretta), un Râle à bec jaune (Amaurornis flavirostra), quelques Martin-pêcheur pie (Ceryle rudis) et 2 Martin-pêcheur huppé (Alcedo cristata). Nous quittons ce magnifique endroit après le petit déjeuner lorsqu'un Gymnogène d'Afrique (Polyboroides typus) nous survole avec une proie dans les serres.
Nous prenons la route en direction de Nakuru, la 4ème ville du pays où je vois les seuls Martinet des palmes (Cypsiurus parvus) du voyage. Nous y faisons quelques courses avant de remonter vers le nord et les lacs de la vallée du Rift. En route, nous faisons une première pause pour observer un vol de plusieurs rapaces parmi lesquels je note de nombreux Milan noir (Milvus migrans) et un Aigle ravisseur (Aquila rapax). Nous nous arrêtons ensuite près d'un étang où se trouvent des Canard à bosse (Sarkidiornis melanotos), des Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata) et des nombreuses Ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiaca). Quelques Jacana à poitrine dorée (Actophilornis africanus) marchent sur la végétation aquatique. Notons aussi un champ sur lequel des dizaines de Cigogne blanche (Ciconia ciconia) se nourrissent. Plusieurs Elanion blac (Elanus caeruleus) chassent au dessus des cultures tout au long de la route.
Nous poursuivons vers notre première destination du jour, le lac Bogoria. Ce lac alcalin recouvre une superficie de 45 km2, il est très peu profond (maximum 9 m). Il a été transformé en 1981, ainsi que ses rives, en parc national d’une superficie de 107 km². A peine entrés dans le parc, nous observons deux Autruche d'Afrique (Struthio camelus) et quelques mammifères, zèbres de plaine, gazelles de Grant, phacochères, impalas.
Mais bien entendu, le principal centre d'intérêt est le lac lui-même et son avifaune. Il est renommé pour les milliers de flamants qui s'y regroupent. On y trouve des Flamant nain (Phoeniconaias minor), de loin les plus nombreux et des Flamant rose (Phoenicopterus roseus). Ils sont répartis sur toute la circonférence du lac, avec de plus grosses concentrations dans certaines anses.
Nous sommes ici sur un terrain volcanique et nous nous arrêtons près des sources chaudes qui jaillissent du lac, l'une d'entre-elles formant un jet d'eau d'une bonne dizaine de mètres de haut. La coutume veut que l'on aille faire cuire ses oeufs durs dans les bassins d'eau bouillonante, ce qui sera excellent pour le pique-nique. Mais revenons-en aux oiseaux. Outre les flamants, nous pouvons observer de nombreux limicoles sur les rives du lac. Les plus nombreux sont les Combattant varié (Philomachus pugnax), les Bécasseau minute (Calidris minuta) et les Echasse blanche (Himantopus himantopus).
Les autres petits échassiers observés sont des Gravelot pâtre (Charadrius pecuarius), un Gravelot à triple collier (Charadrius tricollaris), quelques Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis) et des Vanneau éperonné (Vanellus spinosus). Au milieu du lac se trouvent de belles concentrations de Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) survolés par des milliers d'Hirondelle de rivage (Riparia riparia) et d'Hirondelle rustique (Hirundo rustica) (et d'autres espèces non identifiées).
Parmi les autres oiseaux non aquatiques, je trouve quelques Bergeronnette printanière (Motacilla flava) sur le bord du lac. Les Mahali à sourcils blancs (Plocepasser mahali), Choucador superbe (Lamprotornis superbus) et Choucador de Rüppell (Lamprotornis purpuroptera) viennent picorer les restes du pique-nique.
Toujours à côté de notre arrêt pique-nique, j'observe un Drongo de Ludwig (Dicrurus ludwigii) au plumage bien abimé, un Etourneau caronculé (Creatophora cinerea), deux Tisserin gendarme (Ploceus cucullatus) et des Tourterelle maillée (Stigmatopelia senegalensis).
Nous reprenons la piste le long de la rive du lac, toujours bordée du rose des flamants. Nous sommes victime d'une crevaison, ce qui me donne l'occasion de prendre quelques nouvelles photos de ces magnifiques échassiers, en attendant la réparation.
Il est temps de quitter le parc, non sans saluer une femelle d'Autruche d'Afrique (Struthio camelus) qui promène les petits derniers au bord de la piste. Nous pouvons aussi voir un Alecto à tête blanche (Dinemellia dinemelli). Nous continuons notre périple vers le nord et notre étape du soir, le lac Baringo où nous arrivons en fin d'après-midi. Nous sommes hébergés au Robert's Camp dans un bungalow situé juste au bord du lac.
Le lac Baringo est un lac d'eau douce de 130 km2. Il est le plus plus septentrional, après le lac Turkana, des plans d'eau de la vallée du Rift Kenyane. C'est aussi un des hauts lieux de l'ornithologie du pays, puisqu'il se situe en limite de répartition sud de nombreuses espèces. En attendant de découvrir cela demain, nous pouvons déjà observer de nouvelles espèces. Une Grande Aigrette (Ardea alba) passe devant notre logement et va se poser sur la rive. Un Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) cherche sa nourriture au bord de l'eau, accompagné de Bergeronnette pie (Motacilla aguimp), Tourterelle pleureuse (Streptopelia decipiens) et Pigeon roussard (Columba guinea).
3 espèces de guêpiers chassent au dessus du lac; Guêpier nain (Merops pusillus), Guêpier de Perse (Merops persicus) et le superbe Guêpier à gorge blanche (Merops albicollis). Des Guifette leucoptère (Chlidonias leucopterus) passent en vol ainsi qu'un Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), quelques Crabier chevelu (Ardeola ralloides) se cachent dans la végétation. Un couple de Pic goertan (Dendropicos goertae) semble s'être installé dans un arbre mort. Enfin, je note un Martin-pêcheur géant (Megaceryle maxima), des Martin-pêcheur pie (Ceryle rudis), un Martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis) et un Souimanga à longue queue (Cinnyris pulchellus).
Le 25 février
Nous nous levons tôt afin de profiter pleinement de cette journée complète au lac Baringo. Ceci nous permet de bénéficier d'un joli lever de soleil sur le lac. Notre première activité sera une balade en bateau. Sur le chemin nous y menant, les premières nouveautés sont vues, une Cichladuse tachetée (Cichladusa guttata), un Pic de Nubie (Campethera nubica) et un groupe de Cratérope fléché (Turdoides jardineii). Un Choucador de Rüppell (Lamprotornis purpuroptera) nous observe. De nombreux Rufipenne de Salvadori (Onychognathus salvadorii) passent en vol.
Nous embarquons et longeons doucement les rives du lac. A cette heure matinale, c'est l'occasion de faire de belles observations et de profiter de la lumière pour prendre des photos. Les sujets ne manquent pas. Parmi les nouvelles espèces, notons un magnifique Héron goliath (Ardea goliath) qui se laisse bien approcher, quelques Héron strié (Butorides striata). D'autres ardéidés sont aussi présents, Aigrette garzette (Egretta garzetta), Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), Crabier chevelu (Ardeola ralloides) et Héron cendré (Ardea cinerea).
Les Martin-pêcheur pie (Ceryle rudis) sont particulièrement nombreux avec un groupe de plusieurs dizaines ensemble à l'embouchure d'une petite rivière. Nous verrons aussi 2 Martin-pêcheur huppé (Alcedo cristata) et un Martin-pêcheur géant (Megaceryle maxima). Nous trouvons aussi des Jacana à poitrine dorée (Actophilornis africanus).
Les petits Cormoran africain (Microcarbo africanus) sont nombreux tout au long de la promenade. Nous observons aussi des Anhinga d'Afrique (Anhinga rufa), un Râle à bec jaune (Amaurornis flavirostra), une Ombrette africaine (Scopus umbretta). Nous croisons quelques pêcheurs sur leur petite pirogue.
Nous observons également les jolies couleurs du Guêpier de Perse (Merops persicus) et du Guêpier à gorge blanche (Merops albicollis). Sur les rives se sont établies des colonies de Tisserin minule (Ploceus luteolus), Tisserin gendarme (Ploceus cucullatus) et surtout Tisserin du Nil (Ploceus taeniopterus), c'est ici le seul endroit où l'on peut voir cette dernière espèce au Kenya. Des Guifette leucoptère (Chlidonias leucopterus), Hirondelle de rivage (Riparia riparia) et Hirondelle rustique (Hirundo rustica) nous survolent.
La lac est aussi le territoire des hippopotames et nous pouvons observer leurs têtes dépasser de l'eau. Nous pouvons aussi voir quelques crocodiles du Nil, des agames des Colons, jolis lézards colorés et un varan du Nil.
Nous prenons ensuite la direction d'une petite île. Lors de la traversée, le jeu consiste à attirer les Pygargue vocifer (Haliaeetus vocifer). Pour cela, notre guide les appelle en imitant leur cri strident, puis jette un poisson à l'eau que le rapace vient cueillir pour le grand plaisir des photographes. De mon côté, j'ai un peu loupé la série, mais je me rattraperai dans quelques jours... Je peux quand même prendre une photo lorsque l'aigle pêcheur mange sa proie sur un arbre. Sur l'île, je note aussi quelques Coliou huppé (Urocolius macrourus). Nous rentrons ensuite au camp pour, nous aussi, prendre le petit déjeuner.
Je pars ensuite explorer le camp, planté de grands arbres au bord du lac. Même si la chaleur commence à se faire sentir, je peux observer de nombreux oiseaux. Les premiers sont un couple de Calao de Jackson (Tockus jacksoni). Au sol gambade un groupe de Pintade de Numidie (Numida meleagris). Un Drongo de Ludwig (Dicrurus ludwigii) plus en forme que celui d'hier se laisse photographier.
Je trouve ensuite un Coucal à sourcils blancs (Centropus superciliosus) posé au sol. Plusieurs Touraco à ventre blanc (Corythaixoides leucogaster) se nourrissent de fruits dans les arbres. Quelques Eurocéphale de Rüppell (Eurocephalus rueppelli) et un magnifique Martin-chasseur à tête grise (Halcyon leucocephala) sont vus.
Un petit écureuil fouisseur africain me fait le spectacle, il court au sol, se dresse sur ses pattes arrières, ramasse des graines et les mange. Quelques singes vervets sont aussi présents.
Dans ce jardin extraordinaire, je trouve également un Calao à bec rouge (Tockus erythrorhynchus), un joli Barbican à diadème (Tricholaema diademata), un Barbion à front rouge (Pogoniulus pusillus), un Pic goertan (Dendropicos goertae) et je peux aussi photographier une Cichladuse tachetée (Cichladusa guttata).
La liste continue avec une femelle d'Echenilleur à épaulettes jaunes (Campephaga flava), quelques Alecto à tête blanche (Dinemellia dinemelli), un Loriot masqué (Oriolus larvatus), 2 Petit Indicateur (Indicator minor). Une Tourtelette émeraudine (Turtur chalcospilos) me laisse voir le brillant de ses ailes. De retour au logement, nous avons le bonheur de déjeuner entourés de Tisserin du Nil (Ploceus taeniopterus), Mahali à sourcils blancs (Plocepasser mahali), Choucador de Rüppell (Lamprotornis purpuroptera) et Souimanga à longue queue (Cinnyris pulchellus).
Nous laissons passer les heures les plus chaudes du début d'après-midi avant de partir sur un d'autres sites. Nous avons le concours d'un guide local qui va nous montrer deux espèces très intéressantes. Ce sont tout d'abord 3 Courvite à triple collier (Rhinoptilus cinctus) que nous observons au pied d'un épineux. Ensuite, nous pouvons voir un Engoulevent de Reichenow (Caprimulgus clarus) qui passe la journée à l'ombre d'une haie de figuiers de Barbarie. Nous partons ensuite au pied de falaises basaltiques à quelques centaines de mètres du lac.
Dès notre arrivée, nous notons deux espèces typiques de ce milieu rupestre, le Traquet à ventre roux (Thamnolaea cinnamomeiventris) et le Corbeau à queue courte (Corvus rhipidurus). Ce dernier vient harceler des singes vervets qui sont très agiles pour escalader les falaises, nous en verrons néanmoins un faire une chute mortelle. A cette époque, le terrain est très sec et le nombre d'oiseau est assez limité. Toutefois, nous trouvons de nouvelles espèces comme l'Apalis à gorge jaune (Apalis flavida), le Crombec sittelle (Sylvietta brachyura), la Mésange somalienne (Parus thruppi), le Pririt pygmée (Batis perkeo), le Souimanga du Kenya (Anthreptes orientalis) et le Traquet pie (Oenanthe pleschanka).
Je peux également photographier un Calao de Jackson (Tockus jacksoni) qui a toutes les peines à avaler une grosse chenille et un Rufipenne de Salvadori (Onychognathus salvadorii). Nous terminons la balade par une ascension sur une petite colline qui nous permet d'avoir une jolie vue sur le lac.
De retour au camp, je termine la liste de cette très riche journée (la plus importante du voyage en nombre d'espèces) par un groupe de Cratérope rubigineux (Turdoides rubiginosa) et un magnifique Tchitrec d'Afrique (Terpsiphone viridis) mâle de forme blanche.
Le 26 février
Grosse journée de transfert aujourd'hui car nous allons vers l'ouest en direction la forêt de Kakamega. Nous traversons de magnifiques paysages, nous sommes dans la région des hauts plateaux d'où sont originaires de nombreux coureurs de fond Kenyans. Nous faisons une pause dans la grande ville d'Eldoret pour le ravitaillement, puis reprenons notre route pour arriver à Kakamega en début d'après-midi. La ville est en effervescence en raison de la venue du premier ministre. Après déjeuner, nous partons pour la forêt de Kakamega.
Nous sommes ici près de la frontière Ougandaise et cette forêt est la relique Kenyane de la forêt pluviale Guineo-Congolaise qui s'étendait jusqu'à l'océan Atlantique le long de l'équateur. Sa superficie est de 230 km2, mais la forêt primaire ne représente que la moitié de cette surface. De par cette position géographique, on y trouve ici de nombreuses espèces uniques au Kenya. Nous allons loger pour 2 nuits dans les bandas (des petits bungalows) gérés par le KEEP (Kakamega Environmental Education Program), une association qui tente de sauvegarder cet endroit à travers l'éducation.
Nous faisons connaissance avec notre guide local qui nous accompagnera ce soir et demain. Pratiquer l'ornithologie dans ce genre de milieu est assez diffcile et souvent frustrant, notamment pour les photographes. En effet les oiseaux sont souvent cachés dans les arbres, plutôt dans la canopée, et le manque de lumière n'arrange rien. Néanmoins, nous partons pour une première balade autour du camp. L'une des familles bien représentée ici est celle des bulbuls, c'est aussi une de celles qui pose le plus de problèmes pour l'identification. Notre guide nous identifie aujourd'hui un Bulbul à bec grêle (Andropadus gracilirostris) et un Bulbul gracile (Andropadus gracilis). Nous pouvons aussi voir quelques Alèthe à poitrine brune (Pseudalethe poliocephala), 2 Bathmocerque à face noire (Bathmocercus rufus), un Néocossyphe à queue blanche (Neocossyphus poensis), un Pouillot de l'Ouganda (Phylloscopus budongoensis), un Pririt à collier (Platysteira cyanea) et 2 Rougegorge équatorial (Sheppardia aequatorialis). Plus faciles à identifier sont les Hirondelle à tête blanche (Psalidoprocne albiceps) et Hirondelle hérissée (Psalidoprocne pristoptera) qui sont nombreuses à nous survoler. Côté mammifères, ce sont des colobes guéréza qui se laissent observer autour du camp.
Le 27 février
Nous nous rendons au coeur de la forêt pour une matinée d'observation. Nous commençons tôt et les sous-bois sont très sombres et un peu embrumés.Les premiers oiseaux observés sont des Bergeronnette pie (Motacilla aguimp) et un Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus) près d'une petite rivière. Des Hirondelle à tête blanche (Psalidoprocne albiceps) et Hirondelle hérissée (Psalidoprocne pristoptera) apparaissent dès les premiers rayons du soleil. En vol passent de nombreux Choucador de Stuhlmann (Poeoptera stuhlmanni). Nous penétrons sur un petit chemin et observons un Gobemouche de Chapin (Muscicapa lendu), puis un joli tisserin noir et rouge, le Malimbe à tête rouge (Malimbus rubricollis). Nous observons également 3 autres espèces de tisserins forestiers, le Tisserin à cape brune (Ploceus insignis), le Tisserin à tête jaune (Ploceus melanogaster) et le Tisserin bicolore (Ploceus bicolor).
De gros et bruyants oiseaux font alors leur apparition, ce sont des Calao à joues grises (Bycanistes subcylindricus) à l'énorme bec. Nous continuons la collection de bulbuls avec le Bulbul à moustaches jaunes (Andropadus latirostris), le Bulbul joyeux (Chlorocichla laetissima) et le Bulbul moustac (Bleda syndactylus). Beaucoup plus petits sont les Apalis à col noir (Oreolais pulchra), Elminie bleue (Elminia longicauda), Nigrette à calotte grise (Nigrita canicapillus), Zostérops jaune (Zosterops senegalensis) et Pririt à collier (Platysteira cyanea) très mobiles dans les arbres. Un énorme et magnifique oiseau se laisse alors observer, c'est le Touraco géant (Corythaeola cristata). Enfin, nous trouvons également 3 barbicans, le Barbican à gorge grise (Gymnobucco bonapartei), le Barbican à taches jaunes (Buccanodon duchaillui) et le Barbion à croupion jaune (Pogoniulus bilineatus).
Plusieurs nouvelles espèces de mammifères sont aussi observées. Un joli écureuil du nom d'héliosciure à pattes rousses et trois espèces de singes, le colobe guéréza, le cercopithèque ascagne, à la longue queue rousse et le "blue monkey" dont je n'ai pas trouvé le nom en français !
Nous terminons la promenade dans les magnifiques jardins du Rondo Retreat. Avant d'y entrer, une Pie-grièche de Mackinnon (Lanius mackinnoni) est notée, posée sur un fil électrique. Dans le jardin, nous pouvons voir de nouveau un Barbican à gorge grise (Gymnobucco bonapartei) et un Choucador de Stuhlmann (Poeoptera stuhlmanni). Un Becbleu à tête rouge (Spermophaga ruficapilla) reste caché dans un buisson bas et nous empêche de bien voir ses couleurs. Plus faciles à voir, des Capucin à dos brun (Spermestes nigriceps) et Capucin nonnette (Spermestes cucullata) se nourrissent dans le gazon. Des Drongo de Ludwig (Dicrurus ludwigii) et Guêpier montagnard (Merops oreobates) chassent les insectes. Un Merle africain (Turdus pelios) et un Martin-pêcheur pygmée (Ispidina picta) font un passage éclair. Souimanga à tête verte (Cyanomitra verticalis), Souimanga à ventre olive (Cinnyris chloropygius) et Souimanga bronzé (Nectarinia kilimensis) sont plus coopératifs et nous laissent voir leurs couleurs.
Nous rentrons au camp pour le déjeuner et je peux y photographier un Becbleu à tête rouge (Spermophaga ruficapilla). Nous partons ensuite marcher dans les environs pour chercher une des espèces emblématiques de Kakamega, le Guêpier à tête bleue (Merops muelleri). Nous avons la chance d'en voir un venir se poser sur une branche à quelques mètres de nous.
Durant cette petite balade, nous pouvons aussi voir des colobes guéréza, dont une femelle qui porte son tout jeune bébé, qui est encore tout blanc.
L'après-midi, nous partons pour une balade moins ornitho, tout d'abord dans la forêt où nous observons un Coucou solitaire (Cuculus solitarius). Puis, nous montons sur la colline de Lirhanda qui domine la forêt et nous offre un joli panorama.
Nous y observons un joli Monticole rougequeue (Monticola rufocinereus) et une Prinia modeste (Prinia subflava). Une Buse variable (Buteo buteo) survole la forêt. Nous allons ensuite dans un petit tunnel, une ancienne mine d'or dans laquelle quelques chauves-souris passent la journée, nous y voyons aussi d'étranges grillons aveugles aux antennes démesurées. Puis, nous redescendons et passons la nuit dans nos bandas du KEEP.
Le 28 février
Une nouvelle journée de transition car nous quittons la forêt de Kakamega pour rejoindre le Masai Mara. Pour cela, nous passons aux environs de Kisumu, la grande ville située au bord du lac Victoria. Nous ne pouvons nous y arrêter par manque de temps et crainte des embouteillages. Nous bifurquons ensuite vers l'est et traversons de riches zones agricoles avec de nombreuses zones humides où je note une nouvelle espèce, le Bec-ouvert africain (Anastomus lamelligerus) qui accompagne hérons, ibis et spatules. Pie-grièche fiscale (Lanius collaris) et Rollier à longs brins (Coracias caudatus) sont très présents sur les fils électriques en bord de route.
Nous montons ensuite sur les hauts plateaux en direction de la ville de Kericho. Ici aussi, la terre est très généreuse et le paysage est superbe. Mais Kericho est surtout renommée pour être la capitale du thé. En effet, le Kenya en est un grand producteur, ce qui est méconnu car on ne trouve que très peu de thé Kenyan en France. Nous traversons les grandes plantations qui appartiennent aux multinationales mais aussi de plus petites parcelles privées.
La route est très fréquentée, notamment par des norias de camions. Nous poursuivons jusqu'à Narok où nous déjeunons avant d'emprunter la piste vers le Masai Mara. Le paysage devient plus sec et nous arrivons dans la savane. Nous pouvons d'ailleurs voir les premiers troupeaux de gnous, zèbres et gazelles. Un Serpentaire (Sagittarius serpentarius) et une Buse augure (Buteo augur) sont aussi notés.
Après une piste bien cahotique, nous arrivons enfin à notre hébergement, Enchoro Wildlife Camp, un camp de tentes où nous passerons 3 nuits. Il est encore temps d'aller faire quelques observations et photos dans les environs. Au sol, les Cordonbleu à joues rouges (Uraeginthus bengalus) et Cordonbleu violacé (Granatina ianthinogaster) se nourrissent de graminées. Au dessus d'une petite rivière où les Masais font boire leur troupeau et où se nourrit un Gravelot à triple collier (Charadrius tricollaris), je note des Hirondelle paludicole (Riparia paludicola). Un Agrobate à dos roux (Erythropygia leucophrys) est observé sur un buisson épineux. Une Tourterelle maillée (Stigmatopelia senegalensis) est posée au sommet d'un cactus.
Les Barbican Masai (Trachyphonus usambiro) se font remarquer par leur joli chant en duo, mais sont plus difficles à voir, souvent cachés dans les buissons. Dans ces mêmes arbustes, je note un Barbican funèbre (Tricholaema lacrymosa), un Camaroptère à tête grise (Camaroptera brachyura), des Coliou rayé (Colius striatus), une Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla). Enfin, j'observe un Euplecte à croupion jaune (Euplectes capensis) et des Serin à ventre blanc (Serinus dorsostriatus) qui sont nombreux et dont les mâles chantent au sommet des arbres.
Le 1er mars
Nous allons passer les deux jours qui viennent dans la célèbre réserve du Masai Mara. Créée en 1974, elle est située au sud-ouest du Kenya. Elle constitue le prolongement naturel du Parc National du Serengeti situé en Tanzanie. Elle tient son nom de la tribu qui vit sur ses terres, les Masaïs, et de la rivière qui la traverse, Mara. Sa superficie est de 1510 km2. C'est la quintescence des réserves est-africaines avec ses paysages de savanes, ses acacias parasols et ses milliers d'animaux. Nous allons nous rendre compte aujourd'hui que ce n'est pas par hasard si de nombreux documentaires sont tournés ici. Notre camp est situé à l'est du Masai Mara, près de la porte Oloolaimutia et du village Masai du même nom.
Mais, comme presque chaque matin, une balade autour de l'hébergement s'impose. J'y retrouve les mêmes espèces que la veille, généralement en plus grand nombre. Euplecte à croupion jaune (Euplectes capensis) et Zostérops jaune (Zosterops senegalensis) veulent bien se faire tirer le portrait.
Nous partons ensuite pour une journée complète dans la réserve. Dès la porte passée où j'observe deux Gobemouche argenté (Empidornis semipartitus), les premières antilopes sont au rendez-vous; gnous, damalisques (sous-espèce Topi), gazelles de Thomson, impalas.
Le paysage est assez vallonné et les grandes plaines herbeuses succèdent aux zones plus humides et plus arborées où j'observe une nouvelle espèce d'hirondelle, l'Hirondelle striée (Cecropis abyssinica). Un caméléon à cape se trouve au beau milieu de la piste et nous l'observons la quitter tranquillement, de sa drôle de démarche saccadée. Buffles et zèbres sont les autres herbivores présents avec les antilopes.
Du côté des oiseaux, les Piqueboeuf à bec rouge (Buphagus erythrorhynchus) sont nombreux à débarrasser les herbivores de leurs parasites. De jolies Grue royale (Balearica regulorum) se laissent admirer. Les Pie-grièche à dos gris (Lanius excubitoroides) et Touraco masqué (Corythaixoides personatus) sont régulièrement observées.
Nous approchons ensuite de nos premiers félins. Un groupe de lions se repose sur quelques rochers. Il comporte deux femelles adultes et une dizaines de jeunes, plus ou moins agés. Ils prennent le soleil, puis celui-ci devenant trop chaud, se dirigent vers l'ombre d'un gros buisson. Nous les quittons pour nous diriger vers l'ouest.
En route, une Outarde à ventre noir (Lissotis melanogaster) croise notre piste. Puis, ce sont les premiers éléphants que nous pouvons observer.
Nous faisons une pause dans un lodge. Sur le trottoir du jardin, deux vervets s'épouillent. Des Choucador superbe (Lamprotornis superbus) font briller leur plumage métallique au soleil, un Martin-chasseur strié (Halcyon chelicuti) est à l'affut dans un arbre.
Nous reprenons la piste pour nous approcher des premières girafes. Ici elles font partie de la sous-espèce Masaï, forcément... Un Rollier à longs brins (Coracias caudatus) reste gentiment posé au bord de la piste pour que nous puissions l'admirer. Une Sentinelle à gorge jaune (Macronyx croceus) est aussi observée.
Nous poursuivons jusqu'à la frontière Tanzanienne, et donc le parc du Serengeti, matérialisée par une pyramide en béton très quelconque, puis allons pique-niquer près de la rivière Mara. Cette dernière est le principal obstacle que rencontrent les gnous lors de leur migration annuelle, leur périlleuse traversée a fait l'objet d'innombrables documentaires. A cette période, pas de gnous, la majorité d'entre-eux sont au Serengeti. Nous partons à pied marcher au bord du cours d'eau dont le niveau est très bas. Une gros troupeau d'hippopotames se repose sur un îlot et leur peau est rosie par le soleil, il devront bientôt retourner à l'eau pour éviter le coup de soleil !
Nous pouvons aussi voir deux spécimens des énormes crocodiles spécialisés dans la chasse au gnou migrateur. Côté oiseaux, un Marabout d'Afrique (Leptoptilos crumeniferus) solitaire est posé dans la rivière, un Chevalier aboyeur (Tringa nebularia) s'y nourrit.
Nous allons pique-niquer un peu plus loin en passant à côté d'un amas d'os de gnous victimes de la traversée. Sur le lieu du déjeuner, il fait se méfier des vervets qui ont très prompts à dérober toute nourriture laissée sans surveillance. D'ailleurs, l'un d'entre-eux nous vole une banane. Plus loin, un groupe de passereux se nourrit des miettes à terre. Ce sont des Sporopipe quadrillé (Sporopipes frontalis) et des Républicain d'Arnaud (Pseudonigrita arnaudi). Dans un arbre, je note aussi deux Gonolek ardoisé (Laniarius funebris).
Nous prenons le chemin du retour. Un Bateleur des savanes (Terathopius ecaudatus) est observé en vol, 2 Autruche d'Afrique (Struthio camelus) sont vues au loin, les seules de la journée. Des Pintade de Numidie (Numida meleagris) et un Francolin huppé (Dendroperdix sephaena) sont aussi notées. Un Serpentaire (Sagittarius serpentarius) déambule dans les hautes herbes. Tout d'un coup, je vois un petit mammifère traverser la piste, je le prends pour un chacal. Nous nous approchons pour constater qu'il s'agit d'un serval, petit félin souvent difficile à observer. Il se déplace à pas de velours dans un petit bosquet, visiblement en chasse. Effectivement, il finit par bondir et réussit à capturer un oiseau, semble-t-il une tourterelle qu'il s'en va plumer à l'abri.
Nous repartons car notre chauffeur a entendu quelque chose d'intéressant à la radio qui relie tous les véhicules en game drive dans la réserve. Nous arrivons un peu trop tard car, sur la piste git une gazelle de Thomson morte. Celle-ci a été tuée par un guêpard que nous trouvons caché dans un buisson, probablement dérangé par un véhicule lorsqu'il trainait sa proie. Finalement, après que toutes les voitures qui convergeaient ici se soit arrêtées, le félin se décide à venir récupérer sa gazelle et la traine jusque sous l'arbuste où il commence à la dévorer.
Mais, nous ne sommes pas au bout de nos émotions. Une nouvelle scène sauvage nous attend. En effet, nous retournons sur le lieu où nous avions vu le groupe de lions ce matin. Ceux-ci sont en train de mettre à mort un buffle. Ils l'ont isolé du troupeau que nous voyons un peu plus loin, il s'agissait probablement d'un animal malade. Malgrè tout, le bovidé se défend encore alors que les félins ont commencé à le mordre un peu partout. Il tente quelques derniers coups de cornes avant de se coucher et d'agoniser alors que les lions commencent à le dévorer encore vivant. Une scène d'autant plus cruelle que la plupart des lions sont des jeunes et n'ont pas encore l'expérience pour tuer leur proie plus rapidement.
Après avoir assisté à ces 3 scènes de chasse exceptionnelles, il est temps de reprendre nos esprits et de prendre la direction de la sortie. Nous faisons encore quelques arrêts pour photographier une jeune gazelle de Thomson et un groupe de mangoustes rayées qui se sont toutes rassemblées au pied d'un arbuste. Enfin, les derniers oiseaux notés sont quelques Vanneau du Sénégal (Vanellus senegallus) qui traversent la piste devant nous et 2 Vautour oricou (Torgos tracheliotus) posés au sommet d'un acacia.
De retour au camp, je termine cette journée mémorable en la compagnie des Barbican Masai (Trachyphonus usambiro) qui chantent derrière ma tente, la dernière nouveauté du jour est un Cubla boule-de-neige (Dryoscopus cubla).
Le 2 mars
Aujourd'hui, nous entrons dans la réserve dès le lever du soleil pour profiter de la belle lumière et des températures moins élevées. Peu après l'entrée, nous croisons deux dik-dik de Kirk, de jolies petites antilopes.
Puis, nous quittons la piste quelques minutes (ce qui est théoriquement interdit) pour aller observer deux lionnes accompagnées de tous jeunes lionceaux cachés sous les arbres. Un spectacle attendrissant qui ne nous fait pas oublier qu'ils deviendront vite de redoutables et cruels chasseurs.
Nous passons près de plusieurs groupes de gnous, impalas, gazelle de Thomson et de Grant, ainsi que de bubales que nous n'avions pas vus la veille.
Les oiseaux les plus matinaux sont les Francolin à gorge rouge (Pternistis afer), une Sentinelle à gorge jaune (Macronyx croceus) et le toujours magnifique Rollier à longs brins (Coracias caudatus).
Nous cherchons en vain des hyènes qui ont été signalées à la radio, mais retrouvons une partie de la carcasse du buffle tué hier par les lions. Ce sont quelques chacals à chabraque qui nettoient les os. Plus loin, des Vautour africain (Gyps africanus) et Vautour oricou (Torgos tracheliotus) qui ont aussi dû participer au nettoyage, sont posés sur des acacias.
Quelques éléphants et girafes sont aussi vus. Un Guêpier nain (Merops pusillus) se laisse photographier tout près du minibus, tout comme un Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) mâle posé sur un arbre mort.
Nous retrouvons également notre groupe de mangoustes rayées en train de déterrer des larves, tandis que certaines montent le guêt, dressées sur leurs pattes arrières et dirigées vers les quatre points cardinaux.
Mais décidément, nous sommes vraiment chanceux car, alors que nous nous dirigions vers la sortie, nous repérons une femelle impala prête à mettre bas, les pattes du nouveau-né commencent à sortir. Elle se trouve tout à côté de la piste mais s'éloigne un peu, dérangée par quelques mâles. Nous pouvons malgré tout assister à la naissance dans d'excellentes conditions. Le bébé met peu de temps à sortir, puis sa mère le débarrase du placenta en le mangeant afin de limiter les odeurs qui attirent les prédateurs. Elle le lèche ensuite, puis le petit tente déjà de se dresser sur ses pattes. Après avoir de nombreuses fois trébuché, il parvient à se tenir debout au bout d'environ 30 minutes et commence tout de suite à têter. C'est sur cette scène touchante que nous rentrons au camp pour le déjeuner. Pendant cela, j'ai aussi pris le temps d'observer un Choucador de Hildebrandt (Lamprotornis hildebrandti).
Après le repas, nous avons un peu de temps libre avant de repartir en game drive. Malgré la chaleur, quelques oiseaux se montrent dans les alentours du camp. Un Aigle ravisseur (Aquila rapax) passe en vol, un Crombec à face rousse (Sylvietta whytii) cherche les insectes dans l'écorces des arbres, un joli Barbion à front rouge (Pogoniulus pusillus) s'attaque lui à une ancienne structure en bois qui doit refermer des insectes xylophages. Deux Cubla boule-de-neige (Dryoscopus cubla) dont un juvénile et un Bruant à poitrine dorée (Emberiza flaviventris) sont aussi notés.
Une Tourtelette émeraudine (Turtur chalcospilos) déambule tranquillement au sol, laissant par moment briller ses tâches vertes au soleil. Les Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) sont assez nombreuses dans les buissons. Quelques Tisserin à lunettes (Ploceus ocularis) sont également observés.
Nous remontons dans le minibus pour une dernière balade dans le Masai Mara jusqu'au coucher du soleil. Nous tombons rapidement sur un Bucorve du Sud (Bucorvus leadbeateri), gros calao terrestre. A côté, se trouve un cobe redunca femelle, la seule vue durant tout le voyage. Au loin, nous notons deux Ombrette africaine (Scopus umbretta). Au sol, je note des Traquet isabelle (Oenanthe isabellina) et des Traquet motteux (Oenanthe oenanthe). Deux Coucal à sourcils blancs (Centropus superciliosus) sont aussi observés.
Nous repassons saluer une dernière fois le groupe de lions. Deux girafes Masai dégustent les feuilles d'acacia à côté de la piste. Nous trouvons aussi deux rois fainéants. Deux lions mâles sont en effet allongés au sol, visiblement en train de digérer un gros repas.
Plus loin, nous trouvons un groupe de Courvite de Temminck (Cursorius temminckii) accompagnés de Sporopipe quadrillé (Sporopipes frontalis). Un Touraco masqué (Corythaixoides personatus) se laisse photographier avant que nous observions le dernier nouveau mammifère de la journée, un lièvre des buissons. C'est malheureusement l'heure de sortir de ce lieu magique, qui nous laissera quelques souvenirs impérissables.
Le 3 mars
Nous quittons donc le Masai Mara au petit matin. Sur la piste qui mène vers Narok, nous croisons quelques villages Masai. Nous voyons aussi une hyène tachetée seule près de la route, 2 Elanion blac (Elanus caeruleus), 3 Buse augure (Buteo augur) et une Buse variable (Buteo buteo) sont aussi vues pendant ce trajet. Lors d'un arrêt dans une boutique pour touristes en mal de souvenirs, j'observe un magnifique Choucador de Hildebrandt (Lamprotornis hildebrandti). Au dessus de Narok, des Marabout d'Afrique (Leptoptilos crumeniferus) et Milan noir (Milvus migrans) passent en vol.
Nous atteignons Naivasha pour le déjeuner que nous prenons dans notre dernier hébergement du voyage, les Marina Cottages où nous passerons 2 nuits. Nous nous trouvons au bord du lac Naivasha, composé d'eau douce, qui couvre une superficie de 139 km2 pour une profondeur moyenne de 6 mètres. Nous somme de nouveau dans la vallée du Rift à 1884 m d'altitude. Avant d'aller observer sur les rives, nous taversons les jardins du lodge et trouvons un couple de Pic de Nubie (Campethera nubica), 2 Loriot masqué (Oriolus larvatus) et un groupe de Cratérope de Sharpe (Turdoides sharpei).
Les rives du lac me donnent plusieurs nouvelles espèces. De nombreuses Mouette à tête grise (Chroicocephalus cirrocephalus) passent en vol. Quelques jeunes Pélican gris (Pelecanus rufescens) passent près de nous. En général, les oiseaux sont d'ailleurs très peu farouches. Des Foulque caronculée (Fulica cristata) nagent au milieu des jacinthes d'eau. Une Aigrette ardoisée (Egretta ardesiaca) fait un passage assez bref, mais nous montre sa technique de pêche caractéristique, en utilisant ses ailes comme un parasol au dessus de l'eau.
Quelques Guifette moustac (Chlidonias hybrida) et Sterne hansel (Gelochelidon nilotica) passent régulièrement au dessus de nous. Les petites Sarcelle hottentote (Anas hottentota) sont difficiles à voir, cachées dans la végétation. Des Cormoran à poitrine blanche (Phalacrocorax lucidus) sont eux bien en vue, posés sur des branches mortes. Sinon, un Tantale ibis (Mycteria ibis) nous fait une démonstration de sa technique de pêche, le bec planté dans l'eau. Une Spatule d'Afrique (Platalea alba) est aussi observée.
Toujours dans les jacinthes, nagent Canard à bec jaune (Anas undulata) et Gallinule poule-d'eau (Gallinula chloropus). Aigrette garzette (Egretta garzetta), Héron cendré (Ardea cinerea), Grande Aigrette (Ardea alba) et Héron gardeboeufs (Bubulcus ibis) sont aussi présents.
Les limicoles nous offrent également une belle diversité avec des Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis), Combattant varié (Philomachus pugnax), Echasse blanche (Himantopus himantopus). Vanneau armé (Vanellus armatus) et Vanneau éperonné (Vanellus spinosus) se chamaillent et se poursuivent sans cesse. Un Jacana à poitrine dorée (Actophilornis africanus) et des Martin-pêcheur géant (Megaceryle maxima), Martin-pêcheur pie (Ceryle rudis) et Martin-pêcheur huppé (Alcedo cristata) sont aussi de la partie.
Enfin, 2 Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) sont aussi notés ainsi que des Ibis hagedash (Bostrychia hagedash) et Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus). Pour finir, un magnifique Coucou didric (Chrysococcyx caprius) mâle vient nous faire admirer son plumage vert brillant.
Nous partons ensuite pour une balade en bateau sur le lac. Nous pouvons approcher les hippopotames dont nous entendions les grognements depuis la rive. Les autres mammifères présents sont les cobes Defassa et les buffles.
Nous trouvons également de gros rassemblements de Cormoran à poitrine blanche (Phalacrocorax lucidus), quelques Crabier chevelu (Ardeola ralloides), un groupe de Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor). Les Hirondelle de rivage (Riparia riparia) et Hirondelle paludicole (Riparia paludicola) sont très nombreuses. Une Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) est notée parmi les nombreuses Mouette à tête grise (Chroicocephalus cirrocephalus).
Nous avons aussi le droit au nourrissage du Pygargue vocifer (Haliaeetus vocifer) dont nous voyons 4 individus. Je réussis cette fois de meilleures photos.
Nous débarquons sur Crescent Island, qui comme son nom ne l'indique pas est une péninsule, mais une ancienne île, au temps où les niveaux d'eau étaient plus hauts. Une petite réserve privée y a été créée et nous pouvons nous y promener à pieds, aucun animal dangereux n'y est présent. Nous observons les paisibles herbivores, gnous, zèbres, gazelles de Thomson, impalas et cobes Defassa, ainsi que des girafes Masai.
Parmi les oiseaux, deux nouveautés sont observées, une Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et 3 Irrisor moqueur (Phoeniculus purpureus). Sinon, se cotoient Vanneau armé (Vanellus armatus), Vanneau couronné (Vanellus coronatus), Vanneau éperonné (Vanellus spinosus), Pintade de Numidie (Numida meleagris), Pie-grièche à dos gris (Lanius excubitoroides), Bergeronnette printanière (Motacilla flava)... Après cette sympathique marche, nous reprenons la barque et retournons à notre hébergement alors que le soleil se couche.
Le 4 mars
La journée est consacrée à la visite du parc national du lac Nakuru. Il a été créé en 1961 et couvre une superficie de 188 km2. Sa particularité est d'être situé juste à côté de la gande ville de Nakuru, il et donc clôturé. Le principal point d'intérêt est le lac alcalin, situé à 1758 m d'altitude, qui couvre de 5 à 45 km2 selon la saison.
Nous débutons donc la visite par les bords du lac où se trouvent des milliers de Flamant nain (Phoeniconaias minor) et Flamant rose (Phoenicopterus roseus). L'autre espèce très bien représentée est le Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus).
Les autres grands échassiers sont le Marabout d'Afrique (Leptoptilos crumeniferus), le Tantale ibis (Mycteria ibis), la Spatule d'Afrique (Platalea alba) présents en grand nombre. Des Héron cendré (Ardea cinerea), Aigrette garzette (Egretta garzetta), Grande Aigrette (Ardea alba) et une Cigogne blanche (Ciconia ciconia) sont aussi notés.
Les limicoles sont aussi observés le long des rives. Les Avocette élégante (Recurvirostra avosetta) sont en très grand nombre. Nous observons aussi Bécasseau minute (Calidris minuta), Chevalier aboyeur (Tringa nebularia), Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis), un Chevalier arlequin (Tringa erythropus), Combattant varié (Philomachus pugnax) et Echasse blanche (Himantopus himantopus). Sont également présents 2 Grand gravelot (Charadrius hiaticula), Gravelot à triple collier (Charadrius tricollaris), Gravelot pâtre (Charadrius pecuarius), Vanneau armé (Vanellus armatus) et Vanneau éperonné (Vanellus spinosus).
Le parc est aussi intéressant pour les rapaces. Nous observons en effet 1 Pygargue vocifer (Haliaeetus vocifer), 1 Aigle huppard (Lophaetus occipitalis), 1 Aigle martial (Polemaetus bellicosus), 2 Aigle ravisseur (Aquila rapax), plusieurs Buse augure (Buteo augur), des Elanion blac (Elanus caeruleus) et 1 Faucon crécerelle (Falco tinnunculus).
Côté mammifères, pas de nouveauté, nous sommes à la fin du voyage. De plus, la chaleur est élevée et tous les animaux cherchent l'ombre ou la fraicheur dans les zones boisées. Nous observons néanmoins de nombreux buffles, des troupeaux de zèbres, impalas, gazelles de Thomson, des phacochères. La seule nouveauté est la girafe de Rotschild, reconnaissable à ses pattes blanches, dont le parc est spécialisé dans la sauvegarde.
Les singes sont représentés par le babouin olive et le vervet.
Nous montons jusqu'à Baboon Cliff (la falaise des babouins) où nous ne voyons pas les singes, mais 1 Gobemouche pâle (Bradornis pallidus), des Traquet à ventre roux (Thamnolaea cinnamomeiventris), des Monticole rougequeue (Monticola rufocinereus). La vue panoramique embrasse le lac, le parc et la ville toute voisine. Les Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum), Hirondelle isabelline (Ptyonoprogne fuligula) et Hirondelle rustique (Hirundo rustica) glissent le long de la falaise, qui abrite quelques damans des rochers.
Nous faisons la pause de midi dans un ancien camping où les vervets viennent nous voler un sac de pain. Quelques Choucador de Rüppell (Lamprotornis purpuroptera) et Cratérope fléché (Turdoides jardineii) attendent les miettes. Des Francolin coqui (Peliperdix coqui) sont aussi observés, ainsi que des Guêpier à front blanc (Merops bullockoides) et 1 Traquet pie (Oenanthe pleschanka).
L'après-midi est très calme, tous les animaux font la sieste sous les arbres. Ce qui nous permet d'admirer la forêt d'euphorbes et les acacias "yellow fever", appelés ainsi car les premiers explorateurs pensaient qu'ils étaient à l'origine du paludisme et la fièvre jaune.
La toute fin d'après-midi est plus fructueuse car nous pouvons observer 2 rhinocéros blancs et 1 Jabiru d'Afrique (Ephippiorhynchus senegalensis). Nous rentrons à Naivasha pour passer la nuit à la Marina.
Le 5 mars
Nous en sommes au dernier jour du voyage et reprenons l'avion ce soir. Nous avons néanmoins une belle journée en perspective. Tout commence, comme souvent, par la balade matinale. Nous sommes toujours au bord du lac Naivasha et la première nouveauté du jour est une Bécassine des marais (Gallinago gallinago). Peu après, un Tarier d'Afrique (Saxicola torquatus) se laisse photographier sous les premiers rayons du soleil. Deux nouveau canards sont aussi notés, le Canard à bec rouge (Anas erythrorhyncha) et le Canard pilet (Anas acuta).
Je photographie aussi des espèces déjà vues l'avant-veille, comme l'Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus), la Sarcelle hottentote (Anas hottentota), la Mouette à tête grise (Chroicocephalus cirrocephalus) et la Sterne hansel (Gelochelidon nilotica).
Nous partons ensuite pour le parc national de Hell's Gate (la porte de l'enfer !). Ce petit parc de 68 km2 a été créé en 1984. Il se trouve proche du lac Naivasha et renferme une importante activité d'origine volcanique. Des jets de vapeur émise par le volcan Olkaria alimentent une usine géothermique qui produit de l'électricité. Il est possible de s'y balader à pied ou en vélo, même si quelques félins s'y trouvent. Cependant, la poussière émise par les véhicules rend cette activité assez désagréable. Nous préférons partir avec le minibus. Nous débutons près de grandes falaises basaltiques propices à la nidifications des rapaces. Nous ne tardons pas à apercevoir 2 couples d'Aigle de Verreaux (Aquila verreauxii), et des Vautour de Rüppell (Gyps rueppellii). Un aigle s'attaque d'ailleurs au nid d'un vautour. Assez peu de mammifères sont présents, notons des girafes Masai, des zèbres, gazelles de Thomson et de Grant, impalas et 2 élands du Cap. Plus loin, un groupe de Vautour de Rüppell (Gyps rueppellii) semble affairé à nettoyer une charogne, nous sommes trop éloignés pour savoir ce dont il s'agit.
Nous allons jusqu'à l'entrée des gorges de Njorowa que nous allons visiter à pied. Nous partons avec un guide local Masai et descendons dans ce petit canyon de 24 km de long. Il est très sinueux et la rivière qui l'a creusé est quasiment à sec à cette période. Quelques sources chaudes jaillissent des parois. Nous pouvons aussi voir la Central Tower, une tour basaltique de 25 m de haut qui a résisté à l'érosion.
Après avoir trouvé un petit serpent dans le sable du fond des gorges, nous remontons vers le chaud soleil où nous pouvons voir le canyon du dessus. Peu d'oiseaux durant cette balade si ce n'est un Traquet de Schalow (Oenanthe schalowi) posé sur un buisson.
Nous retournons à la Marina pour prendre le déjeuner. En attendant d'être servi, je fais un petit tour au bord du lac où je photographie un joli Tchitrec d'Afrique (Terpsiphone viridis) et un Serin à diadème (Serinus frontalis). Je trouve également une femelle de Coucou didric (Chrysococcyx caprius). A mon retour, une Huppe d'Afrique (Upupa africana) se nourrit sur la pelouse.
Il nous reste du temps en début d'après-midi avant d'entamer la route vers Nairobi. Nous avions prévu d'aller au petit parc de Crater Lake, mais le temps nous manque et nous faisons halte au bord du petit lac Oleidon (ou Oloidien), petit lac alcalin situé à l'ouest du lac Naivasha. Logiquement, Flamant rose (Phoenicopterus roseus) et surtout Flamant nain (Phoeniconaias minor) y sont nombreux. Les dernières nouvelles espèces du voyages sont aussi observées parmi les nombreux limicoles : Barge à queue noire (Limosa limosa) et Bécasseau cocorli (Calidris ferruginea).
Ce petit lac méconnu est vraiment très intéressant pour les limicoles car nous y voyons également Bécasseau minute (Calidris minuta), Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis), Chevalier sylvain (Tringa glareola), Combattant varié (Philomachus pugnax), Echasse blanche (Himantopus himantopus), Grand gravelot (Charadrius hiaticula) et Gravelot pâtre (Charadrius pecuarius). De nombreux Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) sont aussi présents. Ceci termine parfaitement ce magnifique voyage dans l'est africain.